Notre FAQ

Trouvez les réponses aux questions les plus courantes entourant la transition alimentaire au Québec.

Écologie

  • Le virage végétal ne s’applique pas à tous les pays. Dans le cadre d’une étude parue en 2019, un groupe de chercheurs de l’Université Johns-Hopkins a examiné les bilans écologiques de différentes habitudes alimentaires au sein de 140 pays. Leur analyse brosse un portrait plutôt complexe de ce que diverses transitions impliqueraient pour la santé des gens et pour l’environnement. Une baisse de la consommation de produits animaux à l’échelle mondiale, bien qu’elle puisse réduire les émissions de GES, pourrait aussi porter un coup à la nutrition des gens dans certains pays comme l’Indonésie, l’Inde et la plupart des pays africains.

    Les pays riches sont les plus gourmands en produits animaux, mais ailleurs, la réalité est tout autre. Certaines personnes dans les pays à faible revenu, notamment les jeunes enfants, devront probablement consommer plus de produits animaux afin d’obtenir une nutrition adéquate, car ils n’ont pas accès à la même abondance de denrées végétales que l’on retrouve dans les supermarchés occidentaux. Les émissions de GES et l’utilisation d’eau douce s'accroîtraient donc à ces endroits.

    Cela témoigne justement de la nécessité d’accélérer la transition vers des régimes de plus en plus végétaux en Occident, et donc au Québec. Si le modèle alimentaire des 30 pays membres de l’OCDE était adopté par tous les autres pays, les émissions de GES et l’utilisation d’eau augmenteraient respectivement de 135 % et de 47 %. Ainsi, même s’il faut respecter les défis nutritionnels de certains pays dans le cadre des efforts internationaux pour contrer la crise écologique, la simplicité et l’urgence de la solution dans les pays industrialisés n’en demeurent pas moins claires : manger plus de végétaux et moins de produits animaux.

  • Plusieurs études, dont les travaux de Poore et Nemecek, révèlent que même les produits animaux ayant les meilleurs bilans écologiques ne font pas mieux que l’ensemble des substituts d’origine végétale. À titre d’exemple, le bœuf élevé en terres déboisées produit 12 fois plus de GES et occupe 50 fois plus de territoires que le bœuf élevé en pâturage, mais l’écart avec les protéines végétales comme les légumineuses reste important, puisque le bœuf le plus écologique émet quand même 6 fois plus de GES et occupe 26 fois plus d’espace.

    Les bilans sont tout de même très variables d’un produit animal à l’autre, alors on peut les choisir plus judicieusement. Les viandes rouges comme le bœuf et l’agneau sont bien pires pour l’environnement que les viandes blanches comme la volaille, donc le simple fait de remplacer l’une par l’autre diminue l’empreinte écologique de son repas.

    Les ruminants nourris à l’herbe de pâturage peuvent, aux dires de certains, faire partie de la solution aux changements climatiques. En occupant des terres agricoles non cultivables, les bovins, les ovins et les caprins peuvent en effet augmenter la quantité de carbone fixé dans le sol par les plantes. Quel rôle ce type d’élevage pourrait-il jouer dans l’atteinte de nos objectifs climatiques ? En 2017, le Food Climate Research Network a publié un rapport en vue de répondre à cette question. En passant les données en revue, les chercheurs internationaux ont constaté que le piégeage du carbone grâce au pâturage du bétail se révèle faible, temporaire et réversible. En effet, il semblerait que la capacité de séquestration plafonne après quelques décennies. De plus, le carbone piégé est vulnérable, notamment aux changements d’utilisation des terres et aux sécheresses, auxquels cas il serait relâché de nouveau dans l’atmosphère.

    Le problème le plus fondamental, c’est que la fixation du carbone grâce à ces animaux ne contrebalancerait même pas les GES qu’ils émettent. Même en calculant à partir d’hypothèses généreuses, les chercheurs estiment que cela ne compenserait qu’entre 20 et 60 % de leurs émissions annuelles. Augmenter le nombre de ruminants nourris à l’herbe de pâturage ne serait donc pas une stratégie gagnante en ce qui concerne le climat.

    De toute manière, le bétail nourri à l’herbe procure mondialement 1 g de protéines par personne par jour sur les 32 g provenant de toutes les sources animales. Considérant les grandes superficies de terres requises pour faire paître des ruminants, il ne serait pas possible de poursuivre notre consommation actuelle et encore moins de subvenir à la demande croissante avec ce seul système, du moins pas sans déforester davantage.

  • Il est vrai que les avocats et les amandes nécessitent une grande quantité d'eau. Nous reconnaissons que tous les aliments végétaux ne s'équivalent pas, tout comme c'est le cas des produits animaux.

    Cependant, à très peu d’exceptions près, il est toujours plus écologique de cultiver des végétaux qui seront directement consommés par les humains.

    L’impact du transport est faible pour la plupart des produits (6 % de l’empreinte carbone), mais il y a une exception : ceux qui voyagent par avion. Très peu de denrées alimentaires sont transportées par avion (0,16 % des km parcourus). Pour ces rares produits transportés par avion, les émissions peuvent être très élevées, soit 50 fois plus de CO2eq qu’un bateau.

    De nombreux aliments dont on pense qu’ils sont transportés par avion, comme les avocats et les amandes, le sont en réalité par bateau. Un kilo d’avocats du Mexique vers le Royaume-Uni génère 0,21 kg d’émissions de CO2eq, soit 8 % de l’empreinte totale des avocats. Même lorsqu’ils sont expédiés sur de grandes distances, leurs émissions sont bien inférieures à celles des produits animaux locaux.

  • Les insectes et leurs produits dérivés pourraient contribuer à une meilleure durabilité de la chaîne alimentaire. Plusieurs études indiquent que les consommateurs accepteront davantage les insectes comme nourriture pour animaux d’élevage que pour la consommation directe. Par contre, les farines d’insectes sont actuellement plus chères que les fourrages conventionnels.

  • TATQ encourage les consommateurs à faire des choix alimentaires sans emballages plastiques dans la mesure du possible et soutient les initiatives visant à réduire la présence des emballages plastiques, notamment par l’élaboration et la promotion d’alternatives plus écologiques.

  • TATQ reconnaît le défi que cette transition alimentaire représente, tant individuellement que collectivement, et préfère donc mettre l’accent sur la réduction de la consommation de produits animaux.

Nutrition